Montée de lait : à quoi s'attendre et comment s'y préparer ?

La montée de lait, c'est ce moment où le colostrum (le tout premier lait produit par vos seins, riche en anticorps) se transforme peu à peu en lait mature. Cette transition se produit généralement entre 30 et 40 heures après la naissance de bébé. La quantité de lait augmente progressivement au fil des jours, tout comme sa composition, qui s'adapte aux besoins évolutifs de votre tout-petit.

Ce processus d'ajustement prend en moyenne 4 à 6 semaines. Passé ce délai, la production se stabilise autour de 700 à 800 ml par jour. Impressionnant, non ?

Certaines situations peuvent retarder un peu cette fameuse montée de lait : une césarienne, une première naissance ou un premier allaitement, un diabète maternel, une rétention placentaire, un bébé prématuré ou un gros poids de naissance. Dans tous les cas, n'hésitez pas à en discuter avec les sages-femmes qui vous accompagnent : elles sauront vous rassurer et vous guider.

La montée de lait passe rarement inaperçue. Elle peut s'accompagner d'une sensation de congestion dans les seins, qui deviennent plus volumineux, parfois tendus, chauds, voire un peu douloureux. Ce n'est pas une fatalité mais un inconfort temporaire, qui dure généralement 24 à 48 heures.

Si vous êtes à la maternité à ce moment-là, n'hésitez pas àen parler avec l’équipe soignante pour vous aider à traversercette phase en douceur.

Si vous souhaitez allaiter, quelques bons réflexes peuvent soutenir le démarrage de la lactation. Mettre bébé au sein le plus tôt possible après la naissance, idéalement dans la première heure, est un vrai coup de pouce. Les premières tétées permettent de stimuler la production de lait grâce à la prolactine, l’hormone clé de l’allaitement. Le réflexe de succion de bébé est d'ailleurs à son apogée dans les deux heures suivant la naissance.

Ensuite, plus bébé tète, plus le corps comprend qu’il doit produire du lait. Des tétées fréquentes (8 à 10 par jour) et régulières, de jour comme de nuit, vont non seulement encourager la lactation mais aussi soulager les seins tendus. Le peau à peau favorise également la proximité et rend l'allaitement à la demande plus fluide. N'hésitez pas aussi à alterner les seins à chaque tétée afin de stimuler les deux côtés de manière équilibrée. Enfin pour soutenir la production de lait, pensez à boire suffisamment d'eau (les tisanes spécial allaitement peuvent être une bonne idée pour favoriser la lactation et augmenter vos apports hydriques).

En cas d'inconfort, le froid ou le chaud peuvent vous soulager : des poches de glace, une bouillotte ou une douche bien chaude, selon ce qui vous fait du bien. Si les douleurs persistent après la tétée, il peut être utile de drainer un peu les seins, soit manuellement, soit à l'aide d’un tire-lait. Ce geste n'est pas toujours évident au début, donc n’hésitez pas à consulter les explications de la Leche League ou à vous faire accompagner par une consultante en lactation.

Si l'aréole est tendue, un léger massage peut aider à l'assouplir et faciliter la prise du sein par bébé. 

Si la montée de lait n'est pas bien accompagnée pendant votre post-partum, elle peut parfois évoluer vers un engorgement mamaire. Celui-ci se manifeste par des seins douloureux, gonflés, de la fièvre et des courbatures. Dans ce cas, il est important de consulter pour éviter la mastite. 

L'engorgement résulte d’un mélange d’œdème et de lait retenu. Pour le prévenir, veillez à allaiter très régulièrement , toutes les trois heures si possible et à mettre bébé au sein dès que vous sentez que vos seins sont tendus.

Appliquer du froid peut soulager : des poches de glace, des compresses ou un sachet de petits pois surgelés (parfait pour épouser la forme de vos seins !). Le chaud, quant à lui, doit être utilisé avec précaution : il peut aggraver l'œdème mais facilite aussi l'écoulement du lait. Une astuce toute simple consiste à remplir un verre d’eau bien chaude (sans se brûler) puis à le placer contre le mamelon pour aider le lait à sortir plus facilement. Si bébé ne tète pas suffisamment, l’expression manuelle reste une bonne solution, à condition qu’elle ne provoque pas de douleur.

Même si vous choisissez de ne pas allaiter, votre corps déclenchera une montée de lait. Ce phénomène est naturel et peut entraîner un certain inconfort. 

Le froid reste un bon allié pour apaiser les douleurs. Parfois, une légère vidange manuelle peut soulager mais il est important de ne pas trop stimuler le mamelon afin de ne pas relancer la production de lait.

Il y a quelques années, un médicament était systématiquement prescrit pour stopper la montée de lait en cas d'allaitement non souhaité. Aujourd'hui, cette option est rarement utilisée en raison de ses effets secondaires potentiels. En cas de besoin, n'hésitez pas à en parler avec un professionnel de santé qui saura vous proposer des solutions adaptées.